Au confluent du Lot et de la Truyère, face au charmant village d'Entraygues-sur-Truyère : découvrir l'étonnante variété des pays de l'Aveyron. A deux pas de l'Aubrac, des chemins de Saint-Jacques -de-Compostelle (GR65), de Conques, entre Rodez et Aurillac, près d'Estaing ou Espalion ... Laissez-vous tenter !

lundi 18 novembre 2013

L'automne 2013 au Confluent


Après un été riche des visites de nos hôtes et de nos familles, ensoleillé comme pour rattraper le retard pris au printemps, l’automne nous a encore surpris avec une pluviométrie peu opportune.


Si les escargots en ont bien profité – et nous en ont bien fait profiter ! – ce ne fut le cas ni des abeilles ni de la vigne. Nous avions prévu un petit message de vendanges mais la pluie, qui avait déjà retardé la floraison printanière, a véritablement « pourri » la récolte dont plus de la moitié a dû être jetée. La situation pour les vins d’Entraygues et Le Fel est plus grave que dans d’autres régions viticoles où un septembre sec a permis de compenser par la qualité le déficit quantitatif de la vigne d’environ 30% en moyenne en France.
Mais un vent très chaud a finalement soufflé chez nous pendant une semaine à la mi-octobre et l’on peut espérer qu’il aura favorisé la maturation des parcelles non encore vendangées : l’avenir nous permettra de juger et probablement d’apprécier ce millésime 2013 malgré tout !
En attendant, l’automne nous procure encore quelques jolis plaisirs. De somptueuses couleurs mordorées illuminent et transforment les versants de nos vallées ; les chevreuils se laissent surprendre à l’orée des bois, de même que les sangliers qui se promènent en famille ; nous n’avons qu’à bien nous tenir et enfermer nos volailles pour les protéger des visites nocturnes des renards, de plus en plus nombreux et audacieux…


Et la nature nous propose encore quelques belles recettes :
Le nombril de Vénus est déjà revenu sur tous les murs de pierre : superbe plante grasse comestible crue, extrêmement rafraîchissante, que l’on consomme :

Nombril de Vénus (à voir aussi en suivant ce lien)
- en se promenant. Eviter simplement de la cueillir trop près du sol où elle pourrait être contaminée par les renards et transmettre l’échinococcose, maladie heureusement exceptionnelle en Aveyron ;
- en canapés garnis de tapenade, mousse de saumon, pistounade au basilic du jardin, crème de roquefort etc.
- ou simplement dans la salade.



Les capucines ont miraculeusement refleuri en abondance à l’automne.
Leurs feuilles et leurs fleurs épicent la salade dont elles « réjouissent à la fois le goût et la vue » : leur parfum rappelle celui des câpres, que nous aurions pu obtenir dès le printemps de leurs boutons floraux et de leurs graines.
Elles s’équilibrent à merveille avec la fraîcheur du nombril de Vénus en y apportant leur côté épicé.

capucines de notre jardin, fleuries en novembre ! (à voir aussi en suivant ce lien)


la bourrache a fleuri en automne (à voir aussi en suivant ce lien)

La bourrache, ce légume oublié, a repris cet automne une vigueur surprenante. Elle possède une saveur franchement iodée. Les parties utilisées sont avant tout les jeunes feuilles et les fleurs. Les feuilles s'ajoutent aux salades ou soupes. On peut aussi les consommer cuites à la façon des épinards, de préférence à la vapeur.
Ses fleurs bleues du plus bel effet décorent majestueusement salades et desserts auxquels elles donnent leur saveur fraîche ; elles parfument aussi les boissons et peuvent également être confites.
La bourrache est une plante très mellifère.

 
  

Bien d’autres fleurs d’automne peuvent encore joliment décorer nos salades et goulument les agrémenter : les soucis, les tagètes, le silène enflé (si commun), le trèfle des prés, l’œillet, la rose trémière, la marguerite, qui, toutes, peuvent aussi être confites.

 

  




La fleur d’oseille détient le record mondial de production de pollen : jusqu’à 400 Millions de grains ! Mais, sauvage ou cultivée, ce sont évidemment ses feuilles que l’on apprécie encore en automne :
quelques feuilles crues ajoutent une note acidulée aux salades et surtout l'oseille se consomme traditionnellement en soupe, en omelette ou en sauce dans la traditionnelle recette du « chevreau à l’oseille ». On peut aussi l’utiliser comme boisson rafraîchissante en l’infusant dans l’eau froide sucrée.


   



Potirons et courges ont mûri à temps pour nos soupes quotidiennes, ainsi que les citres pour leur confiture.


Quand l'ortie est jeune, la feuille est un légume excellent; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d'ortie vaut la toile de chanvre. Hachée l'ortie est bonne pour la volaille; broyée, elle est bonne pour les bêtes à cornes. La graine de l'ortie mêlée au fourrage donne du luisant au poil des animaux; la racine mêlée au sel produit une belle couleur jaune. C'est du reste un excellent foin qu'on peut faucher deux fois l'an. (Victor Hugo, Les misérables)


Les jeunes feuilles de l’ortie sont consommées en épinards ou plus volontiers en soupe, ou encore en beurre d'orties comme pour les escargots dégustés ce jour !



Il y a longtemps que l’on n’ose plus y pousser mémé et que les moines n’y jettent plus leur froc, depuis que « trouvant dans les orties une soutane à ma taille je m’en suis travesti » (Georges Brassens, Le Mécréant)
Et pour conclure revenons encore au grand Victor :
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait
Pour peu qu'on leur jette un œil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !
Une fois encore on n’est pas très loin de Georges Brassens et de son Don Juan...
A bientôt !
             
              

    'Le Confluent' 
    route de Decazeville,
    12140 Entraygues-sur-Truyère

    Tél. :  33 (0)643 50 06 62 - 33(0)684 47 21 47

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